[ Pobierz całość w formacie PDF ]

puisqu’elles définissent les termes entre lesquels le rapport joue. Si je parle maintenant en
termes dynamiques, je dirais que les affections et les affects m’appartiennent en tant qu’ils
remplissent mon pouvoir d’être affecté, et à chaque instant mon pouvoir d’être affecté est
rempli. Comparez ces moments complètement différents. Instant A: vous êtes sous la pluie,
vous vous recueillez en vous-mêmes, vous n’avez aucun abri et vous en êtes réduits à protéger
votre côté droit par votre côté gauche et inversement. Vous êtes sensible à la beauté de cette
phrase. C’est une formule très cinétique. Je suis forcé de faire d’une moitié de moi-même l’abri
de l’autre côté. C’est une très belle formule, c’est un vers de Dante, dans un des cercles de l’En-
fer où il y a une petite pluie et les corps sont couchés dans une espèce de boue. Dante essaie
de traduire l’espèce de solitude de ces corps qui n’ont pas d’autre ressource que de se retour-
ner dans la boue. Chaque fois, ils essaient de protéger un côté de leur corps par l’autre côté.
Instant B : maintenant vous vous épanouissez. Tout à l’heure, les particules de pluie étaient
comme de petites flèches, c’était affreux, vous étiez grotesques dans vos maillots de bain. Et
le soleil arrive : instant B. Là, tout votre corps s’épanouit. Voilà que maintenant vous voudriez
que tout votre corps soit comme étalable. Vous le tendez vers le soleil. Spinoza dit qu’il ne faut
pas se tromper, que dans les deux cas votre pouvoir d’être affecté est nécessairement rempli.
Simplement, vous avez toujours les affections et les affects que vous méritez en fonction des
circonstances, y compris des circonstances extérieures ; mais une affection, un affect, ne vous
appartient que dans la mesure où il contribue à remplir actuellement votre pouvoir d’être af-
fecté. C’est en ce sens que toute affection et que tout affect est affect de l’essence.
Finalement, les affections et les affects ne peuvent être qu’affections et affects de l’essence.
Pourquoi ? Elles n’existent pour vous qu’en tant qu’elles remplissent un pouvoir d’être affecté
qui est le vôtre, et ce pouvoir d’être affecté, c’est le pouvoir d’être affecté de votre essence. À
aucun moment vous n’avez à regretter. Quand il pleut et que vous êtes tellement malheureux,
à la lettre, il ne vous manque rien. C’est la grande idée de Spinoza : jamais il ne vous manque
quelque chose. Votre pouvoir d’être affecté est de toutes les manières rempli. En tous cas, rien
ne s’exprime jamais ou n’est jamais fondé à s’exprimer comme un manque. C’est la formule :
« Il n’y a que de l’être ». Toute affection, toute perception et tout sentiment, toute passion est
affection, perception et passion de l’essence.
Les différentes affections de l’essence
L’essence peut être affectée du dehors
Ce n’est pas par hasard que la philosophie emploie constamment un mot qu’on lui reproche,
mais qu’est-ce que vous voulez, elle en a besoin, c’est l’espèce de locution « en tant que ». S’il
fallait définir la philosophie par un mot, on dirait que la philosophie c’est l’art du « en tant que ».
Si vous voyez quelqu’un être amené par hasard à dire « en tant que », vous pouvez vous dire
que c’est la pensée qui naît. Le premier homme qui a pensé a dit « en tant que ». Pourquoi ?
« En tant que », c’est l’art du concept. C’est le concept. Est-ce que c’est par hasard que Spinoza
emploie constamment l’équivalent latin de « en tant que » ? Le « en tant que » renvoie à des
distinctions dans le concept qui ne sont pas perceptibles dans les choses mêmes. Quand vous
opérez par distinctions dans le concept et par le concept, vous pouvez dire : la chose en tant
que, c’est-à-dire l’aspect conceptuel de la chose.
Alors, toute affection est affection de l’essence, oui, mais en tant que quoi ? Lorsqu’il s’agit de
perceptions inadéquates et de passions, il faut ajouter que ce sont des affections de l’essence [ Pobierz całość w formacie PDF ]

  • zanotowane.pl
  • doc.pisz.pl
  • pdf.pisz.pl
  • souvenir.htw.pl